Supta Baddhakonasana avec supports
Supta Baddhakonasana se traduit officiellement par «posture de l’angle lié retourné ». Chez les anglophones il n’est pas rare d’entendre parler de « godess pose », ce qui me semble plus révélateur quant à la nature de cette asana, particulièrement adaptée pour les femmes, mais pas seulement.
Dans la pratique posturale, à l’exception de certaines poses comme par exemple Paripurna Navasana ou Ardha Navasana et de certains équilibres sur les mains, on exécute les asanas sans « durcir le ventre » afin de ne pas créer de pression sur les organes de la cavité abdominale.
Pour cela il faut apprendre à relâcher les muscles de la ceinture abdominale et en particulier les grands droits qui s’ils sont contractés exercent une pression sur par exemple le rectum, la vessie, l’utérus, les ovaires ou la prostate.
Afin donc que la cavité abdominale et son contenu mobile se déploient, il est important de créer de l’espace entre les ischions et que les grands droits soient relâchés et étirés.
C’est exactement l’effet que produit Supta Baddhakonasana quand elle est pratiquée avec supports. Voyons ici plusieurs variations de cette asana essentielle.
Les différentes variations de Supta Baddhakonasana
Il y a deux variations possibles de supta baddhakonasana avec support : soit avec le support en long (dessins de gauche) ou avec le support en large (dessins de droite). Toutes les autres variations sont des déclinaisons de ces deux possibilités.
Dans la variante « bolster en long »
On observe dans cette variation que l’ensemble de la paroi abdominale (grands droits, transverses et obliques) est étiré puisque l’installation du tronc sur un support longitudinal permet une ouverture à la fois longitudinale et latérale de la cage thoracique et du haut des muscles abdominaux
Dans la variante « bolster en large »
Dans cette variante les grands droits sont étirés intensivement depuis le pubis jusqu’au dessous du sternum : le placement du tronc sur le bolster en large a l’effet d’étirer le tronc dans une seule dimension. Cette variante a aussi l’avantage d’étirer la gorge et l’œsophage puisque l’arrière de la tête repose au sol, la nuque étant soutenue par une couverture roulée.
Dans les deux cas les genoux écartés permettent également au bassin de se déployer par l’étirement des adducteurs.
Ma variante préférée
Cette variation est pratiquée à grands renforts de props, il vous faudra 1 brique, 3 couvertures minimum, une paire de « wedges », un bolster et une ceinture.
On placera les bords extérieurs des pieds sur une brique en long et deux cales (appelées « wedges yoga») sous les fessiers (voir dessin).
La combinaison de ces deux éléments fait que le coccyx rentre d’avantage, et les cales (« wedges ») se substituent aux mains de votre enseignant qui tire les fessiers en direction des talons afin de donner encore plus de place aux lombaires.
Le tout crée le réceptacle idéale pour créer les conditions de pacification des organes de la cavité abdominale.
Conclusion
Cette posture a une place de choix puisqu’elle sera pratiquée
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A n’importe quel moment de la journée et même après un repas
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Dans les séquences récupératrices
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En début de séance ou en fin de séance
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En préparation aux exercices de respiration
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Pendant les règles et pendant la grossesse
Ce n’est pas un hasard si les bébés et les petits enfants dorment instinctivement dans cette position…
Il est donc vraiment difficile de ne pas aimer la déesse Supta Baddhakonasana !
PS : Je me suis ici limitée à décrire l’effet des différentes variations de supta baddhakonasana, mais je n’ai pas décrit comment rentrer dans la posture correctement, du placement de la ceinture au placement de la couverture sous la tête etc.. Ce texte n’a donc pas vocation à être un tutoriel, il vous faudra au début exécuter la posture avec l’aide d’un professeur qui saura vous ajuster au mieux.
Vous pouvez retrouver Fanny également sur son propre blog Iyengar yoga notes – http://www.iyengaryoganotes.com